Le « startup contest » ou la fabrique d’entrepreneurs : interview de Didier Barbet, son fondateur
Le « startup contest » ou la fabrique d’entrepreneurs : interview de Didier Barbet, son fondateur Présentation de Didier Barbet, le fondateur du « startup contest »…
Le « startup contest » ou la fabrique d’entrepreneurs : interview de Didier Barbet, son fondateur
Présentation de Didier Barbet, le fondateur du « startup contest »
Didier Barbet est un entrepreneur, manager et business développeur expérimenté. Il a commencé par créer une microentreprise de distribution automatique de boissons chaudes et froides. Ensuite, Didier barbet a rejoint Adhersis : en 10 ans, il a occupé une diversité de fonctions. Après avoir démarré commercial, il est nommé le plus jeune directeur d’agence à 21 ans et le plus jeune directeur régional à 24 ans. Adhersis s’est fait racheté par la société « RISC technology » membre du SBF 250, donnant naissance à RISC group. Ensuite, avec son ancien directeur commercial et 4 ou 5 directeurs régionaux, ils ont créé leurs propres entreprises concurrentes à RISC Group : Innovatys, laquelle met au point des solutions de sécurité informatique et de la vidéosurveillance par internet. En 18 mois, l’entreprise réalise 1,8 ME de CA avec 1500 clients. Didier échange ses parts contre des titres côtés au marché avant de retourner chez RISC Group, afin de remonter la fonction commerciale de vente directe. Cela a très bien marché : 360 % de croissance.
Didier fonde IPSOD qui propose de la « Virtualisation des services et sécurité ». L’entreprise n’a pas connu le succès escompté. Il prend ensuite une année sabbatique et se forme à l’ESSEC.
La création du réseau social des auto-entrepreneurs
Le moment clé de sa carrière reste le 4 octobre 2008. Il est invité par l’ESSEC au 63ème congrès de l’ordre des experts-comptables à Paris Porte Maillot. C’est là qu’il fait ses premières interviews. Il reçoit Alain Affelou devant 4000 experts comptables.
À la fin de cet interview, Hervé Novelli, le secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation dans le gouvernement François Fillon II, est venu annoncer la création du statut d’autoentrepreneur.
Didier conçoit un réseau social qui leur est destiné, afin de partager les meilleures pratiques commerciales, managériales et entrepreneuriales. Deux articles de presse sont publiés : l’un dans Le Point et l’autre dans Management. Plus de 600 futurs entrepreneurs s’inscrivent sur son réseau social en deux jours dont son futur associé. Didier cofonde la Fédération des auto-entrepreneurs et occupe la fonction de Vice-Président en charge de la stratégie, les actions et les moyens de la fédération des autoentrepreneurs puis du lobbying international.
Le « startup contest »
En 2010, Didier lance le concours du « grand prix de l’auto-entrepreneur ». Il s’agit des premières éditions officielles du concours Startup Contest. En 2012, il prend en charge le lobbying européen de la fédération et rejoint l’European Small Business Alliance et l’European Forum of Independent Professionnals. Plus de 26 développements en Europe et également en Afrique. En 2012, il change le nom du prix. Celui-ci devient le « Startup Contest ». Au cours d’une finale du concours, il rencontre un investisseur. Il prévoit de mettre au point un incubateur de startup à Saint Ouen de 1000 mètres carrés. Mais, le projet tarde à se concrétiser.
Didier pivote son business modèle pour créer pour le 1er janvier 2014 le premier incubateur 100 % en ligne « Entrepreneur-Engine ». Plus de 4000 startups rejoignent l’incubateur en ligne et Didier les met en relation avec 1500 experts et partenaires. En parallèle, il s’occupe donc du développement du concours avec une stratégie de développement régional et d’internationalisation. Il devient président du groupe de programme en management spécialisé pour ESSEC Alumni.
À l’heure actuelle, Didier est en train de préparer les 10 ans du concours en 2019. Depuis 2017, la qualification des startups est renforcée afin de distinguer les entrepreneurs en création (avant financement) et les entrepreneurs en accélération au cours de laquelle les premières levées de fond ont lieu (série A/B de 300 KE de financement à 15 ME). Les entrepreneurs se qualifient au travers d’étapes régionales à l’occasion du « pitch Boxing Day ». Les meilleurs startups vont en finale nationale du « startup contest » au mois de décembre de chaque année.
Les startups qui remportent le « startup contest » ont la possibilité de pitcher devant les VC, les Business Angels, des entrepreneurs chevronnés, des personnalités, des hommes et femmes politiques engagés et leurs nombreux partenaires médias. Ils acquièrent une notoriété médiatique et l’opportunité de rencontrer des dizaines d’investisseurs engagés et motivés en une seule journée.
Le meilleur exemple du succès du concours : Phenix a levé 15ME en novembre 2018. L’entreprise avait gagné le prix création en 2015 avant d’emporter, en 2017, le prix accélération.
La « startup contest » de demain
L’objectif quantitatif, c’est d’accompagner 50 000 individus vers la création d’entreprises pour créer 200 000 emplois sur les 4 années à venir. La perspective technologique s’appuie sur l’exploitation de l’intelligence artificielle : des données très qualifiées sont en effet récoltées afin de lancer une intelligence artificielle au service des entrepreneurs. Celle-ci posera des questions sur l’évolution et l’état d’avancement du projet et facilitera les mises en relation, avec les partenaires et experts. Le concours a été régionalisé pour être internationalisé, afin d’intervenir dans d’autres pays du monde. D’ici 2020, Didier veut déployer un financement massif et en « early-stage » de 1600 entrepreneurs en 4 ans.
Par Guillaume Villon de Benveniste
De nationalité franco-américaine, diplômé de l’ESSEC et titulaire d’une maîtrise de philosophie, Guillaume Villon de Benveniste aide les entreprises du CAC 40 et du Fortune 500 à accroître le rendement financier de l’innovation. Inventeur du « Test Benveniste », il donne des conférences aux Arts et Métiers, à Centrale-Supélec, à l’ESSEC, à L’Espace Dirigeants, Enjeux Dirigeants et Station F. Il est notamment l’auteur de 1200 milliards sur la table : comment les prendre, créer des emplois et faire de la France la Silicon Valley de 2030? (Michalon, 2018) et des Secrets des entrepreneurs de la Silicon Valley (Eyrolles, 2015)et du blog « The Innovation and Strategy Blog».